Le TP Mazembe a laissé une image pour le moins décevant dans le match des quart de finale disputé face au Râja Casablanca, vendredi 28 février, au stade Mohamed V. Battus (2-0), les Corbeaux étaient surtout méconnaissables dans le jeu, trop frêles défensivement et presqu’inoffensifs. Mais qu’est-ce qui n’a pas marché pour que l’équipe de Pamphile Mihayo coule aussi facilement ? Hervé Munkonkole, analyste sportif et grand fan du TP Mazembe a tenté à sa manière de produire quelques éléments de réponse, en analysant le match.
Au haut niveau, dans un club ambitieux et exigeant comme Mazembe, les résultats et les trophées sont le premier argument pour défendre un coach, mais sachant qu’une équipe ne peut pas gagner tous les jours et dans le souci de se projeter vers l’avenir, on ne peut pas s’empêcher de scruter le contenu ou le jeu proposé par l’équipe, surtout quand le résultat n’est pas satisfaisant.
De facon générale et très logique, lorsque le collectif ne fonctionne pas, la responsabilité incombe à l’entraîneur car son rôle est d’utiliser les individualités, forces et faiblesses de différents joueurs pour créer un collectif fort pour renverser l’adversaire. Quand on joue bien, la balle circule et il y a des ratés, on peut bien dire que c’est de la malchance ou X joueur n’était pas dans son jour ou n’est pas à la hauteur.
Ce Vendredi soir nous avons vu un Mazembe jouant trop bas, sans pressing et pas percutant devant, avec trop peu de ballons joués dans la surface adverse, et AUCUN TIR CADRÉ. Sur plusieurs séquences de jeu on pouvait bien voir tous les joueurs de Mazembe dans leur moitié de terrain, regardant les Rajaouis faire des passes et traverser la ligne médiane. Mazembe ne mettait la pression sur le porteur du ballon que quand il se retrouve dans sa moitié de terrain.
La ligne d’attaque reculait automatiquement et même celle du milieu. Consigne du coach ou manque de rigueur et discipline tactique de la part des joueurs ? Si ce n’était pas une consigne pourquoi le coach ne pouvait-il pas corriger cela en plein match alors qu’il était debout pendant près de 90 minutes entrain de replacer les joueurs ? Pourtant en voyant le dispositif tactique mis en (milieu dense avec Kouame – Mika – Likonza ) on pouvait s’attendre, certainement pas nécessairement à une domination de Mazembe, mais plutot un jeu un peu équilibré et direct avec des bonnes relances et phases offensives.
Ce Râja n’est pourtant pas un foudre de guerre. Dans les 10 dernières minutes de la 1ère période, Mazembe a pu sortir la tête de l’eau en combinant 3 – 4 passes tout en se projetant vers l’avant, et se créer quelques situations qui pouvaient produire des occasions si elles étaient répétitives.
MIHAYO en danger…
Avec un score de 2-0 à l’extérieur, les Corbeaux sont dans l’obligation de gagner le match retour avec un écart de plus de 2 buts. Chose que Mazembe n’a pas pu faire dans un passé récent en interclubs CAF dans pareilles situations (Élimination_directe avec match aller à l’extérieur). Exemples : WAC (2-0 en 2016), CS Sfaxien (2-0 en 2013), Orlando Pirates (3-1). Parfois il a même été difficile de remonter un écart d’un but : Esperance de Tunis (1-0, 2019), Entente Setif (2-1, 2014).
Rappel: en 2001 (8èmes de finale LDC), MAZEMBE a battu et éliminé Râja sur le score 2-0 après avoir perdu 2-1 au Maroc. Et en 2002, cette fois-là en phase de groupes (quarts de finale), c’était 1-0 pour Râja au Maroc et 2-0 pour Mazembe à Lubumbashi. Cette saison en Champions League Râja sait voyager (Aucune défaite à l’extérieur) et tentera certainement de défendre mais en jouant intelligemment les contres pour marquer un but qui mettrait Kamalondo en deuil. Or Mazembe a encaissé 3 fois en 4 matchs à Kamalondo et a marqué au minimum 2 buts lors de chacun de ses matchs.
Samedi prochain à Kamalondo, Mazembe devra donc se montrer hyper réaliste et en même temps très rigoureux derrière. L’avenir de Pamphile Mihayo sur le banc de Mazembe dépendra très logiquement du résultat final. S’il veut bien rentrer dans l’histoire de Mazembe, il devra d’abord réaliser cette remontada inédite… il aura 5 jours pour y travailler avec son équipe. Toutefois, il faudra une vraie révolution technique et mentale, surtout pour les matchs à l’extérieur, pour que ce Mazembe rêve d’un titre de champions league avec une finale en phase Unique, probablement pas à Lubumbashi.